SMAKY 8 – 1981

Le SMAKY 8 du Musée Bolo – 2023
Le SMAKY 8 du Musée Bolo – 2023

Le SMAKY 8 a été développé en 1981 à l’EPFL par Jean-Daniel Nicoud et son équipe. Il disposait d’un système d’exploitation multi-tâches, d’une souris et d’un environnement graphique avec des icônes. Il était à la fois très performant et simple à utiliser. L’écran orientable et le clavier détachable permettaient une utilisation optimale et ergonomique. Le SMAKY 8 était idéal pour l’enseignement, la recherche scientifique et les applications commerciales. La résolution de l’écran (plus de 400’000 points) permet de représenter toutes sortes de textes, graphiques, photos etc. Un écran phosphore vert, était utilisé pour donner une image reposante pour l’utilisateur. Parmi les logiciels installés, il y un éditeur de texte, un éditeur de dessins, un éditeur de caractères typographiques, un agenda, des jeux, etc. Des caractères typographiques de formes et tailles quelconques pouvaient être générés. L’utilisateur pouvait créer le sigle de son entreprise par exemple, qu’il pouvait ensuite insérer dans sa correspondance.

Les tests du processeur Motorola 68000 ont commencé en 1980, mais la maîtrise de ce processeur a mis du temps puisque l’assembleur CALM devait être ré-écrit et tout le logiciel fait pour le 8080 et Z80 refait. Le SMAKY 8A a été dessiné avec trois processeurs sur le même bus 16 bits (un seul pouvait fonctionner à un instant donné): un Z80, un 68000 et un 6809 qui en fait n’a jamais été testé. L’écran était à la fois alphanumérique et graphique. Au début, le Z80 gérait le floppy et le 68000 l’écran, mais le répertoire d’instructions du 68000 était si fascinant que tout le logiciel existant a été assez rapidement ré-écrit. La carte définitive du SMAKY 8 ne contenait plus de Z80, ni d’écran alphanumérique.

L’expérience acquise avec le système d’exploitation du SMAKY 6 a été valorisée par Béat Brunner, qui, à 18 ans, prenant conseil auprès du professeur Petitpierre à l’EPFL, a écrit le système temps réel Psos, utilisé sur toutes les machines basées sur le 680xx. Psos était efficace et multi-tâche dès le début. Il a donné à la famille SMAKY une compatibilité que les autres familles de micro-ordinateurs n’ont jamais atteinte.

Aldo Bussien a développé pour le SMAKY 8 une carte graphique couleur optionnelle basée sur le processeur graphique NEC 7220, qui a été utilisée pour écrire du logiciel CAO qui utilisait la souris, standard sur tous les SMAKY 8.

Parmi les développeurs, citons encore Alain Capt, René Sommer, René Beuchat et Daniel Roux. Yvan Dutoit a fabriqué les boîtiers et effectué le montage final de tous les SMAKY.

Epsitec a fabriqué 150 SMAKY 8 qui ont équipé la plupart des gymnases vaudois et neuchâtelois. L’ordinateur était basé sur un 68000, avait 256k de mémoire, un floppy 5″¼ et disposait déjà d’une souris. Il pouvait fonctionner en réseau. Il coûtait 10’000 CHF.

Les schémas étaient dessinés à la main sur 10 feuilles A3 millimétrées et ils étaient testés à l’aide de Logidules.

Le SMAKY 8 était l’équivalent de l’Apple Lisa: une machine coûteuse avec un logiciel incomplet.