Dès 1970
Les concours d'électronique
Les clubs d'électronique
Un concours pour les « mordus » d'électronique
Organisation et déroulement d'un concours
Deux fois par an, les membres « junior » pouvaient présenter leurs réalisations lors d’un concours récompensé par de nombreux prix.
Pour encourager leur créativité, le comité des clubs d’électronique présentaient, dans le cadre des concours, des montages afin de donner des idées aux jeunes bricoleurs, comme: un thermomètre électronique, un amplificateur stéréo de 80 W, de nombreuses alimentations stabilisées, un émetteur, un oscilloscope, des horloges électroniques, une table de mixage, des études théoriques et de nombreux autres gadgets (ELEgev 17 – Novembre 1971).
Les membres pouvaient également envoyer leurs idées à la rédaction d’ELEgev. Elles étaient examinées avec soin par le Comité des clubs. En principe, le Comité fournissait le matériel coûteux (restant sa propriété jusqu’au jour du concours). Le petit matériel était acheté directement par le participant.
ELEgev 43 – Juin 1974 – Photo: Atelier Baillod à Neuchâtel | Le 9e concours de montages, organisé par le Comité des Clubs d’Électronique du GEV, a eu lieu le mercredi 8 mai 1974, à Neuchâtel. Organisé pour la première fois dans cette ville, ce concours a connu un véritable succès, témoin le nombre impressionnant de montages. Sur cette photo, quelques assistants admirent les deux montage de Thomas Edye – Oscilloscope monotrace et Amplificateur 2x20W.
1974 National Computer Science Fair – Chicago
quelques jours avant le 9ème concours des clubs d’électronique, le 8 mai 1974, avait lieu à Chicago un concours destiné aux jeunes américains passionnés par les ordinateurs. Des 38 concurrents, 6 présentaient des réalisations que nous allons détailler plus loin. Les 32 autres avaient écrit des programmes d’ordinateur plus ou moins évolués, en BASIC, langage machine, FORTRAN, etc. pour toutes sortes d’applications: beaucoup de jeux bien sûr, mais aussi de la simulation de phénomènes physiques, des essais de traduction automatique, de l’enseignement assisté par ordinateur, de la composition automatique de musique et même un nouveau langage de programmation. L’accès à un ordinateur pour développer et exécuter des programmes de ce genre est très facile aux Etats-Unis. Chaque école genre « école secondaire – gymnase » dispose en général d’un mini-ordinateur relié à 5 à 10 télétypes; des cours facultatifs sont offerts et un « Computer-club » se forme spontanément.
Revenons maintenant au « hardware » (circuiterie). Les 6 projets de réalisation n’étaient pas très impressionnant, à part un ordinateur série, partiellement achevé. Cet ordinateur utilise comme mémoire des registres à décalage et dispose d’un répertoire d’instructions semblable à celui du PDP 8. Une centaine de circuits intégrés ont été nécessaires à sa réalisation; ces circuits ont été en grande partie donnés par des entreprises locales.
Un autre projet intitulé « Light operated computer terminal » cachait sous ce titre pompeux le simple fait que la liaison entre clavier et affichage se faisait en passant par une ampoule et une photorésistance.
Un « calculateur binaire » utilisant un cadran téléphonique et des relais faisant assez piteuse mine, de même qu’une espèce d’intégrateur électromécanique destiné à afficher la mesure de la surface dont on a suivi le contour.
Un 5ème candidat proposait quelques expériences de synthèse de la parole par combinaison de différents signaux: quelques sons continus pouvaient être émis, dont certains faisaient penser, avec beaucoup d’imagination, à des voyelles simples.
Le 6ème concours enfin était le seul à utiliser une technologie un peu plus avancée, c’est-à-dire des circuits LSI, et à avoir une présentation un peu plus finie. Il s’agissait d’une horloge pour jouer aux échecs, consistant en deux circuits intégrés d’horloge-chronomètre se partageant le même affichage. Le temps du concurrent en train de jouer était affiché et totalisé. Chaque joueur, après avoir joué, pesait sur un bouton pour commuter l’affichage sur l’horloge du concurrent et stopper la totalisation de son propre temps. C’était le seul montage qui faisait preuve d’une certaine originalité, tant du point de vue du fonctionnement que de la réalisation.
En conclusion, les jeunes américains ne sont guère plus avancés que les Suisses en ce qui concerne les montages électroniques. Par contre, ils sont très familiers avec l’usage de l’ordinateur et écrivent des programmes fort avancés.
J.-D. Nicoud
ELEgev 39
Janvier-Février 1974 - Lancement du 10e concours
Le 10e concours marquera l’histoire des clubs d’électronique de jeunes, grâce à la participation active de chacun des membres des 4 clubs d’électronique. Il a lieu à Lausanne le samedi 16 novembre 1974 et est suivi ou précédé par une exposition de montages électroniques réalisés par des jeunes et probablement de réalisations professionnelles commercialisées par les entreprises membres du GEV.
- Utilisation d’une TV normale ou modifiée pour en faire un oscilloscope
- Affichage de textes sur un écran TV
- Horloge électronique avec différents gadgets
- Posemètre pour rayons X
- Commande électronique de carrefour routier
- Multimètre digital
- Panneau de contrôle central pour l’allumage des lampes et divers appareils dans une maison
- Chaine stéréo avec commande automatique : par exemple minuterie, commutation automatique à la fin d’un disque, etc.
- Prothèse (par exemple, main artificielle) avec son contrôle
- Synthétiseur de musique
- Système de brouillage
- Télécommande par ultrasons (pour un jouet ou éteindre/allumer une lampe)
- Traceur de courbes
- Appareil de sécurité pour voiture: contrôle des ceintures de sécurité, de la vitesse, etc.
- Compte-tours digital pour voiture
- Transmission de la parole par rayons lumineux
- Serrure électronique
- Véhicule guidé par un câble enterré ou par une ligne dessinée sur la route
- PH-mètre digital
- Calendrier électronique tenant compte des années bissextiles
- Mesure de la vitesse des projectiles
- Véhicule évitant les obstacles
- Jeu de lumière, light show
- Orgue automatique pour l’accompagnement
- Synthèse d’un son dont la forme a été dessinée
- Fichier électronique
- Composition automatique de musique
- Appareil pour retrouver les objets perdus
- Testeur de circuits intégrés, semi-conducteurs, etc.
- Compteur de courant électrique
- Imprimante de paroles prononcées
- Régie programmable
- Répondeur automatique de téléphone
- Bottin de téléphone automatique
- Classement automatique dans les concours avec départs non simultanés
- Orientation automatique d’un télescope sur une étoile dont on connaît les coordonnées
- Clavier continu pour synthétiseur de musique
- Roulette électronique
- Système permettant à une voiture d’en suivre une autre
- Surveiller cardiaque avec émetteur pouvant envoyer un signal d’alarme
- Détecteur de véhicules prioritaires
- Agenda électronique
- Émetteur de secours s’enclenchant lors d’un accident
- Robinet commandé par un faisceau électronique
- Canne d’aveugle permettant de suivre un itinéraire grâce à un réseau de fils enterrés sous les routes
- Carillon de porte avec mélodies variées
- Surveilleur d’aquarium
- Traducteur de morse
- Spiromètre digital
- Horloge avec temps sidéral
- Alcool-test digital avec action sur le démarreur de la voiture
- Détecteur de verglas
- Appareil pour tester les réflexes, l’habileté
ELEgev 47
Novembre 1974
Le 10e concours a eu lieu à Lausanne le samedi 9 novembre 1974 accompagnée d’une exposition de montages électroniques réalisés par des jeunes et des réalisations professionnelles commercialisées par les entreprises membres du GEV.
Le concours proposait 3 catégories: sujets libres (montages originaux); sujets imposés (alimentation stabilisée, amplificateur, horloge électronique) et montages spéciaux. Les deux premières catégories étaient tout particulièrement destinées aux débutants et a ceux qui réalisaient les appareils dont ils avaient besoin. Les sujets dits « imposés » correspondaient à des montages connus qu’il fallait réaliser en respectant certaines normes. Les sujets libres étaient des montages originaux pour lesquels la nouveauté du schéma, la disposition élégante des composants ou les performances obtenues étaient primordiales.
La nouvelle catégorie des montages spéciaux pour ce 10e concours permis de récompenser des travaux dont la réalisation a été encouragée financièrement dès le début. Ces travaux étaient réalisés en groupe ou individuellement.
Pour tous les montages spéciaux, non seulement un soutien financier était accordé pour les éléments coûteux, mais également un encadrement par des ingénieurs et techniciens membres des entreprises et écoles membres du GEV. C’était une occasion unique d’entrer en contact avec des personnes expérimentées et de pouvoir profiter de leurs conseils, de leur encouragement et probablement même de leurs surplus de matériel.
Tous les projets de concours, idées, besoin d’aide, offre de matériel ou de conseils étaient centralisés auprès de Jacques Hufschmid, à la rédaction d’ELEgev à Vevey.