Définition des fonctions et enquête sur les salaires

3 mai 1976

Définition des fonctions et enquête sur les salaires

01 Informatique No. 382

Définir les différentes fonctions informatiques est un travail difficile et ingrat car au sein de chaque entreprise, fonctions et dénominations varient et prolifèrent. Le groupement romand de l’informatique a eu le mérite de s’attaquer à ce problème et la Commission de travail « Définition des fonctions » vient de produire un document qui devrait servir de référence tant aux entreprises qu’au personnel informatique concerné.

Les travaux du GRI, qui sont basés essentiellement sur la pratique des membres du groupe, ont été effectués parallèlement à ceux de l’Institut d’Organisation industrielle de l’EPFZ (BWI) avec lequel un contact régulier s’est établi afin d’assurer la concordance entre les définitions des fonctions rédigées en allemand et celles rédigées en français.

Toutefois le BWI qui a largement approfondi toutes les fonctions d’organisation dans son étude, a limité celle-ci aux fonctions de gestion sans aborder les fonctions plus techniques touchant aux systèmes d’exploitation des ordinateurs. Au contraire, le GRI a estimé nécessaire de distinguer d’une part les professions d’organisateur en informatique, d’analyste en informatique et de programmeur d’application, et d’autre part celles d’ingénieur de système et de programmeur de système. Les professions de responsable d’exploitation et de pupitreur sont en cours de définition.

Chaque fonction est envisagée sous un triple aspect, description générale, tâches principales, formation et qualités requises.

C’est grâce au paragraphe suffisamment détaillé des tâches principales que les entreprises et le personnel pourront véritablement cadrer les différents postes de travail. Toutefois, il faut noter que dans bien des entreprises, la même personne cumule les tâches de deux fonctions différentes. Par exemple, le plus souvent l’analyste programme lui-même son application. L’entreprise doit alors théoriquement faire primer la fonction supérieure.

Le chapitre « formation requise » reste nécessairement plus flou. Car, en dehors de la fonction d’analyste en informatique, que sanctionne aujourd’hui le nouveau diplôme de maîtrise fédérale, aucune autre fonction n’est assurée par un examen ou un diplôme. Et ceci tant pour les fonctions d’organisateur en informatique et d’ingénieur système dont la formation requise est du niveau universitaire ou « jugée équivalente » que pour celles de programmeur.

Ce travail de définition permettra peut-être d’initialiser ces nouveaux diplômes en facilitant le travail d’élaboration des connaissances nécessaires et des programmes préparatoires aux examens. On éviterait peut-être alors certaines erreurs, comme celles qui ont été commises pour la maîtrise d’analyste, où les connaissances exigées en mathématiques, par exemple, paraissent disproportionnées par rapport à leur emploi futur dans la profession d’analyste.

Le travail de définitions sera complété, et c’est là son aboutissement naturel, par une enquête sur les salaires. Cette enquête qui est en cours de préparation sera faite, noblesse oblige, par la voie des services du personnel et non par l’intermédiaire des services informatiques eux-mêmes.

Il nous paraît intéressant de signaler, qu’à l’heure actuelle les seuls éléments disponibles sur ce sujet sont fournis par la dernière enquête de l’Institut pour l’Automation et la Recherche Opérationnelle de l’Université de Fribourg. Et bien que la terminologie employée par l’Institut diffère de celle du GRI, ils donnent une idée assez bonne des salaires moyens de la profession.

Ainsi un organisateur, analyste ou chef de Centre électronique gagne en moyenne 4 129 FS par mois, un programmeur-analyste, 3 414 FS, un programmeur, 2 880 FS, un opérateur 2 572 FS et une perforatrice 1 845 FS.

Le GRI publiera-t-il aussi les résultats de son enquête sur les salaires? Ce serait certainement très utile. Il est vrai que la situation s’est beaucoup assainie depuis les années folles (1960 et début des années 1970) où la surenchère provoquait la valse des rémunérations. Aujourd’hui toutefois, les entreprises, leur personnel et tous ceux qui veulent s’orienter dans les carrières informatiques doivent connaître le cadre de ces fonctions et leurs implications financières.

Marielle Stamm


A propos de la nouvelle licence en informatique à l'Université de Genève

22 novembre 1976

A propos de la nouvelle licence en informatique à l'Université de Genève

01 Informatique No. 411

Le Professeur Bernard Levrat, directeur du Centre Universitaire d’informatique et professeur à l’Université de Genève, répond aux questions de 01.

01: Une nouvelle licence vient d’être créée à la Faculté des Sciences de l’Université de Genève. N’existait-il pas déjà un enseignement de l’informatique dans le cadre de cette faculté?

Bernard Levrat: Genève a été l’une des premières universités de Suisse à mettre sur pied un enseignement de l’informatique. La nouvelle licence ès sciences informatiques découle naturellement du diplôme d’informaticien créé en 1972 au sein de la Faculté des Sciences et relevant directement du Centre Universitaire d’informatique.

Ce diplôme est destiné à former des scientifiques dominant les aspects techniques de l’informatique, soit les langages et les systèmes. Étalé sur quatre ans, cet enseignement comprenait deux ans de mathématiques et de physique avant d’aborder l’informatique durant les deux dernières années. Aujourd’hui, la réforme du plan d’études prévoit une introduction à l’informatique dès la première année et la possibilité de s’arrêter en 3e année en passant les examens de licence que complète un mémoire.

01: Comment ont réagi les étudiants à ces possibilités nouvelles?

B.L.: L’intérêt a été immédiat. Deux volées, une en première année l’autre en deuxième année, pour ceux qui avaient déjà effectué un an de mathématiques, viennent de s’inscrire.

Rien n’empêche d’ailleurs les futurs licenciés, après un stage dans l’industrie, de compléter ultérieurement leur formation par une dernière année pour obtenir le diplôme d’informaticien.

Ou même de pousser jusqu’au doctorat ès sciences, mention informatique, qui, je vous le rappelle, existe depuis 1969.

Nous avons en outre, depuis 1966, deux certificats de calcul numérique destinés à tous ceux qui veulent compléter leur formation par des connaissances en informatique. L’option A est destinée aux diplômés en mathématiques ou en physique. L’option B est ouverte aux étudiants de toutes les facultés désireux d’apprendre la programmation.

01: N’avez-vous pas également contribué à développer un enseignement en informatique de gestion?

B.L.: La Faculté des Sciences Économiques et Sociales (SES) a créé avec notre collaboration, en 1973, une licence ès sciences commerciales et industrielles, mention informatique de gestion. Elle est destinée à former des informaticiens connaissant la gestion des entreprises. Si le programme de la première année de licence est similaire à celui de la licence classique, baptisée « gestion d’entreprise », les deux dernières années comprennent 1/3 de cours d’informatique en remplacement de cours de droit et de finance. Un projet de « système informatique » complète les 3 ans d’études et tient lieu de mémoire de licence.

Les premiers candidats viennent d’obtenir leur licence. Peu nombreux, 5 ou 6, ils n’ont pas eu grand mai à trouver un premier emploi! Les volées suivantes sont plus importantes et une trentaine de projets informatiques destinés à sanctionner la fin des études sont en préparation.

01: Voici donc Genève pourvue de 2 filières ouvrant la voie, l’une à l’informatique scientifique, l’autre à l’informatique de gestion. Cependant, dans les deux disciplines, le nombre des étudiants est encore modeste.

B.L.: Nous recherchons la qualité et non la quantité. Le rôle de l’Université est de former les cadres futurs de l’économie qui soient à la fois d’un bon niveau général et compétents dans leur domaine.

01: Existe-t-il une coordination de l’enseignement informatique sur le plan fédéral?

B.L.: Au niveau universitaire, aucune. Toutefois, nous avons d’excellents contacts personnels avec les autres universités, comme Lausanne et Zurich, ainsi qu’avec nos collègues français. C’est avec la collaboration de ces derniers que nous organisons cette année les cours du 3e cycle romand d’informatique.

Par ailleurs, nous suivons les directives du Curriculum 1968 de l’ACM, pour l’ensemble de nos cours d’informatique et je suis moi-même membre du Comité technique pour l’Éducation de l’IFIP.

Propos recueillis par Marielle Stamm


Une maîtrise contestée

11 octobre 1976

Une maîtrise contestée

01 Informatique No. 405

Un mécontentement généralisé s’est installé chez les candidats vaudois victimes d’un échec à l’examen préliminaire à la maîtrise fédérale d’analyste en informatique, au mois de juin dernier. Leur mauvaise humeur s’est d’abord manifestée par l’intermédiaire de l’organisateur des Cours à Lausanne, P. Nicollier de la Société des Jeunes Commerçants, avant même que les résultats ne soient connus. Dans une lettre du 23 juin, adressée au Président de la Commission d’organisation des Examens, il s’est élevé vivement à la fois contre le contenu de l’examen et les conditions dans lesquelles se sont déroulées les épreuves. Depuis, trois recours ont été formulés par les candidats malheureux qui s’estiment les plus lésés.

Il semble que, sur bien des points, leurs protestations soient fondées. Qu’on en juge!

L’examen écrit de méthodologie de l’examen préliminaire portait sur des questions au programme de l’examen final. Il faisait appel à des connaissances relatives à des techniques purement IBM, selon l’avis même des candidats travaillant sur des systèmes IBM. Ce qui explique que les candidats lausannois formés par un professeur provenant d’un autre constructeur et n’ayant pas été familiarisés avec la méthode d’analyse IBM exigée à l’examen, ont eu une note éliminatoire dans cette matière.

Enfin la méthode de pondération inhabituelle en Suisse, du point négatif pour une réponse fausse, a été considérée comme très injuste.

Pour l’épreuve de programmation en Cobol, qui s’est déroulée dans les locaux des PTT à Berne, les conditions de travail ont été jugées désastreuses, temps d’attente trop long entre deux compilations étant donné le nombre de candidats, travail sur matériel IBM, déroutant et désavantageant à nouveau les candidats habitués à d’autres matériels.

Autre reproche formulé par un informaticien spécialisé dans les applications scientifiques et industrielles, les sujets ne portent que sur l’aspect gestion commerciale. La maîtrise devrait, soit proposer une option scientifique, soit s’intituler plus modestement maîtrise d’analyste en informatique de gestion commerciale.

Si les critiques concernant l’organisation même de l’examen ont été poliment réfutées par les responsables suisses allemands, elles ont toutefois suscité des réactions très positives chez les experts romands. Ils ont proposé que les épreuves de l’an prochain aient lieu en Suisse romande et que les candidats connaissent et utilisent la machine sur laquelle devra tourner leur programme.

Les difficultés concernant le contenu des examens paraissent plus difficiles à résoudre. Les directives inscrites dans le règlement des examens sont très vagues et malgré des demandes répétées des professeurs aux responsables de la commission technique des examens, aucune précision ne leur a été apportée. Il n’existe, notamment, aucune bibliographie indispensable pour des matières comme la méthodologie.

Il est bien évident que la mise sur pied d’une formation à la maîtrise d’analyste en informatique a été beaucoup plus difficile en Suisse romande, dans la mesure où il a fallu créer en peu de temps toute une infrastructure de formation. En offrant des cours accélérés, la société des Jeunes Commerçants à Lausanne, vient de payer sa hâte. Plus prudents, les Cours Commerciaux de Genève ont offert un cours étalé sur deux ans dont les résultats sont attendus en 1977.

A Zurich, la situation est différente. Des Instituts privés dispensent depuis de longues années, un enseignement coûteux que vient enfin couronner un diplôme, depuis l’institution de la Maîtrise fédérale. De là à dire que les examens ont été calqués sur cet enseignement, ce qui favoriserait nettement les élèves de ces instituts, il n’y a qu’un pas. Mais cette affirmation est-elle si gratuite? Les candidats malchanceux n’ont-ils pas reçu dans l’enveloppe officielle leur apprenant leur échec, une publicité pour s’inscrire aux Cours de ces mêmes Instituts? Ce n’est peut-être pas alors un pur hasard si le taux de réussite y est élevé.

Quoi qu’il en soit, les romands tirent la leçon de leurs échecs. A Lausanne, les cours ne recommenceront qu’en janvier. D’ici là, une réunion entre les professeurs et les experts est prévue. Pour définir de manière précise le programme général des cours et mettre sur pied en commun le matériel nécessaire au support des cours. C’est sans doute par là qu’il aurait fallu commencer.

Marielle Stamm


Les Journées Romandes de l'Informatique auront bien lieu

27 septembre 1976

Les Journées Romandes de l'Informatique auront bien lieu

01 Informatique No. 403

« Nous souhaitons mieux formuler l’identité de l’informatique en Suisse romande. Les Journées Romandes de l’informatique, qui s’ouvriront les 12, 13 et 14 octobre prochains, concrétiserons ce souhait » affirme avec véhémence et conviction Emil Jucker, secrétaire du Groupement Romand de l’Informatique, GRI.

L’idée germe, en fait, depuis plusieurs mois. Pourquoi ne pas regrouper en une seule manifestation les journées prévues au programme du GRI pour l’automne? Pourquoi ne pas les élargir au-delà du cercle restreint des membres du GRI? Et les idées de s’additionner les unes aux autres.

Les organisateurs du GRI pensent qu’il faut faire d’une pierre deux coups et encadrer cette manifestation d’une exposition rassemblant constructeurs et prestataires de services. Le simple fait que la majorité des fabricants organise tout au long de l’année des présentations de matériel dans les grands hôtels de toute la Romandie n’est-il pas la preuve que le besoin d’exposer existe et qu’une exposition commune serait peut-être la bienvenue?

Les projets du GRI vont toutefois susciter une levée de boucliers inconditionnelle de la part des responsables de la Büfa à Zürich, organisateurs depuis de nombreuses années d’une exposition biennale de matériels de bureau et d’informatique, unique en son genre en Suisse.

Des qu’elle a vent de l’affaire, la Büfa rappelle à tous ses membres que son règlement leur interdit de participer à toute autre exposition de matériels en Suisse et qu’il leur est même fait défense de distribuer des prospectus portant description de leurs matériels.

Ce règlement est-il conforme à la loi sur les cartels et monopoles? Nous ne pouvons l’affirmer. Il appartient à un juriste d’approfondir la question. Mais sans attendre son avis, le GRI décide d’aller de l’avant et propose aux constructeurs d’exposer… du logiciel. Rien ne s’y oppose dans le règlement de la Büfa.

Mais l’annonce des journées est singulièrement retardée par ce dialogue de sourds entre Büfa et GRI. Le Groupement romand est confronté à un nouveau choix. Faut-il attendre l’an prochain, ce qui permettrait de rassembler un plus grand nombre d’exposants et leur accorderait plus de temps pour leur préparation?

Est-il préférable de marquer le coup et d’enfanter les Journées dès cet automne, contre vents et marées, en prenant le risque de n_attirer qu’un nombre restreint d’exposants et de participants ? C’est cette dernière alternative qu’ont choisi les responsables du GRI. Les Journées auront lieu…

Au programme, un premier jour consacré aux possibilités offertes par l’ordinateur de bureau et le miniordinateur aux PME. Un deuxième où l’on traitera de l’informatique dans les services publics. La dernière journée sera réservée aux COM et aux microfilms.

De plus, dix sociétés ont répondu positivement à l’offre d’exposer faite par le GRI. Ce sont Adiacom, Burroughs, Gestronic, Hermès, NCR, Ordino, Philips, Siemens, Teletype et UCS.

L’accueil que recevra cette manifestation qui reste professionnelle, puisque son accès est volontairement payant, éclairera les organisateurs sur le bien-fondé de leur initiative.

On peut toutefois regretter que la Büfa et le GRI ne puissent s’entendre pour organiser ensemble une exposition qui pourrait avoir lieu tous les deux ans en Suisse romande, l’année « sans Büfa ».

Marielle Stamm


Minis et micros à Zurich: un Mimi 76 décevant

21 juin 1976

Minis et micros à Zurich: un Mimi 76 décevant

01 Informatique No. 389

Pour la deuxième fois, s’est tenue à Zurich une manifestation tout entière consacrée aux minis et micro-ordinateurs et à leurs applications. Malgré l’intérêt provoqué par l’exposition qui a attiré environ cinq cents personnes, ce qui peut être considéré par les organisateurs comme un succès pour un thème aussi spécialisé, Mimi 76 n’a pas tenu les promesses de Mimi 75. Les participants au cours étaient une cinquantaine et l’audience au séminaire a dépassé de peu la centaine.

Patronnée par l’IEEE suisse, la SEV, l’ICORD, Swissair et l’UBS et organisée par le professeur Hamza, de l’université de Calgary au Canada, Mimi a son pendant outre-Atlantique, à Toronto où la prochaine manifestation se tiendra au mois de novembre prochain.

Mimi est constitué de trois volets complémentaires: un cours, un séminaire et une exposition.

La faible participation au cours, qu’il faut peut-être attribuer au fait que ceux-ci commencent à fleurir chez beaucoup de constructeurs, n’en a pas altéré l’intérêt. La prestation du professeur I-Lee, qui enseigne à Berkeley, était accompagnée de démonstrations d’un système développé dans le laboratoire californien, le « Microcomputer Development System » destiné spécialement à l’enseignement de la technologie et des applications des micro-ordinateurs.

Les exposés au séminaire, dont plus de la moitié étaient donnés par des étrangers, balayaient un large spectre d’applications, scientifiques, industrielles, médicales, ou étaient directement en rapport avec des matériels présentés à l’exposition.

Avec vingt et un exposants, celle-ci a donné une assez bonne idée des matériels disponibles sur le marché suisse. Trois absents d’importance néanmoins, Hewlett Packard, seul parmi les constructeurs de minis a s’être abstenu, Tektronix et enfin Mohr, qui représente Toshiba et Fairchild en Suisse.

Chez les « grands des minis » on pouvait voir plusieurs nouveautés annoncées ce printemps en Europe, mais présentées pour la première fois en Suisse: sur le stand d’IBM, le calculateur de table 5100, sur celui de General Automation, le Micromini GA 16, et chez Data General, le Micronova arrivé « in extremis » le dernier jour. Varian avait eu moins de chance, et son dernier-né, le Varian 76, ayant eu un « accident de parcours », son stand était vide.

Les autres constructeurs, tous Américains, n’ont souvent pas encore de filiale propre dans le pays et sont représentés par des firmes suisses. C’est ainsi qu’on retrouvait du matériel Texas Instruments à la fois sur le stand de Fabrimex pour les composants, de Kontron pour certains périphériques comme le Silent 700, terminal portable programmable, et d’Erni, qui exposait la nouvelle gamme 990, le micro-ordinateur 990/4 et le miniordinateur 990/10.

Parmi les autres, citons Baerlocher, qui représente RCA et, depuis peu, Monolithic Memories, Fenner AG, à Sissach, qui représente National Semiconductors, Mikrocomputer System, qui commercialise les produits Rockwell, et Omni Ray ceux de Motorola en Suisse alémanique.

Industrade, avec les produits Intel, revendique une grosse part du marché suisse où elle aurait déjà procédé à une cinquantaine d’installations. Sur son stand, Etati expose pour la deuxième fois le micro-ordinateur Intellec MDS, doté cette année de disquettes.

Enfin, on remarquait sur le stand de Dimos AG, le micro-ordinateur Altair 8800 de Mits, qui offre la particularité d’être programmable en Basic. Destiné principalement aux acheteurs OEM ou au scientifiques, il s’adresse aussi aux « Hobbyistes » qui peuvent l’acheter en pièces détachées (kit) et y consacrer de passionnants dimanches.

Les organisateurs de Mimi prévoient une nouvelle manifestation au mois de juin prochain. Peut-être faudra-t-il adapter la formule et réunir le cours et le séminaire en une seule manifestation pour attirer plus de monde.

Mais une autre conférence sur les minis et micros, doublée d’une exposition est prévue à Genève au mois de mai 1977. On peut se demander s’il est judicieux d’organiser deux expositions concurrentes sur le même thème, à quinze jours d’intervalle.

Marielle Stamm


La Suisse à Télécom 75

20 octobre 1975

La Suisse à Télécom 75

01 Informatique No. 355

La Suisse était représentée au salon de Télécom par un stand commun des PTT, de Radiosuisse et de l’Association pro Telephon.

S’il n’est pas besoin de présenter les PTT, on peut néanmoins rappeler brièvement quelques chiffres. La Suisse se trouve au troisième rang, derrière les USA et la Suède, en matière de densité téléphonique, soit 58,5 appareils par 100 habitants. La densité télex est la plus forte du monde avec 32,25 raccordements télex pour 10’000 habitants.

En matière de transmissions de données, les PTT ont introduit, dès 1971, un réseau de commutation automatique de messages, le système ATECO, basé sur du matériel Univac, pour l’acheminement des télégrammes.

Radiosuisse est également une entreprise de services publics dont l’activité englobe les télécommunications internationales et la sécurité aérienne. Le réseau Comet de Radiosuisse, basé sur les mêmes principes et le même matériel qu’ATECO, est destiné à la transmission outremer des télégrammes. Par ailleurs, Radiosuisse vient d’installer un réseau de commutations de données pour des tiers, appelé Datacare, dont les premiers clients sont Dow Chemicals et TWA. Enfin, l’association pro Telephon rassemble, outre les PTT et Radiosuisse, toute l’industrie suisse des télécommunications. Son rôle est de conseiller les usagers dans le choix des équipements. Un chiffre est significatif: 870 millions de FS de commandes ont été passés en 1974 à l’économie nationale par les services des PTT, qui sont le plus gros client du pays.

Parmi les fournisseurs suisses qui exposaient sur leur propre stand, il faut, bien sûr, citer Hasler.

Côté terminaux, était exposé le téléimprimeur SP20 pour le télex, la télégraphie et les réseaux de radio, pour la commutation à 100, 75 et 50 bauds.

Côté composants, Hasler présentait un nouveau point de couplage sur un seul circuit intégré, pour la commutation électronique qui a rencontré un vif succès au salon.

Atek Elektronik, de Viznau, présentait le système modulaire de transmission de données Comatek. Atek a réalisé les interfaces et le logiciel de ce système basé sur un PDP 11 sur lequel peuvent être connectés des lignes multiplexées avec modems, des lignes télégraphiques, des lignes télex et des lignes louées. Ce petit système est déjà installé dans une version simplifiée chez Swissair pour la diffusion et la réception des télex. Dans sa nouvelle version, il est proposé à Radiosuisse (parmi d’autres) pour les extensions de son système Datacare.

Les transmissions de données exigent des mémoires de masse spécifiques, la société zurichoise, SDSI Peripherals, proposait sur son stand, les disques à tête fixe 820. La société vend surtout 85% de sa production en OEM. 70% de son marché est dans les télécommunications. Signalons cependant, que 3% seulement de sa fabrication est destinée à la Suisse.

Marielle Stamm

Télécom 75 à Genève – Fiançailles confirmées, octobre 1975


Télécom 75 à Genève - Fiançailles confirmées

20 octobre 1975

Télécom 75 à Genève - Fiançailles confirmées

01 Informatique No. 355

Télécom 75 à Genève
Télécom 75 à Genève

Plus de 100’000 visiteurs se sont pressés, du 2 au 8 octobre, dernier, dans l’enceinte de Télécom 75, deuxième exposition mondiale des télécommunications. Sur les stands, les dernières nouveautés dans le domaine des transmissions, prototypes de satellites aux ailes déployées et antennes de tout calibre attiraient le monde.

Mais, derrière cet aspect spectaculaire, un fait était surtout remarquable. La pénétration de l’informatique dans le secteur des télécommunications.

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Télécom 75 à Genève – Suite de la première page

Mais, derrière le spectacle grand public, s’est déroulé l’essentiel, la réunion dans le cadre de l’exposition de tout le gotha international des télécommunications, plus d’une trentaine de ministres ou secrétaires d’État aux PTT venus du monde entier, confrontés aux spécialistes des transmissions de données ou des radiocommunications.

Car, parallèlement à l’exposition, le forum mondial des télécommunications a rassemblé plus de 1’000 participants. Le forum était divisé en deux parties distinctes, la première traitant des problèmes économiques et financiers, la deuxième se consacrant aux questions techniques. Conférenciers et participants ont constitué les visiteurs de choix de l’exposition. Et, si parfois l’on s’étonnait de voir les stands déserts et les allées peu fréquentées, les exposants ont été unanimes à déclarer que la qualité de leurs interlocuteurs remplaçait largement la quantité.

Le principe de l’exposition différait sensiblement des autres salons techniques. 360 exposants se sont partagé une surface présentation de 37’000m2. Mais souvent l’exposant était un gouvernement national par l’intermédiaire de ses PTT. Certains ne possédant pas d’industrie des télécommunications, ils étaient là en tant qu’utilisateurs présentant leurs plans de développement. Et c’est en ce sens que le terme « salon en circuit fermé » prend toute sa signification. Car les échanges entre stands, au-delà de la surveillance mutuelle classique de constructeurs concurrents, se sont largement effectués entre les fabricants et ces futurs utilisateurs.

Informatique et télécommunications

La pénétration de l’informatique dans le secteur des télécommunications était concrétisée par la présence de stands de plusieurs constructeurs d’ordinateurs. Si certains, comme Philips, ont présenté aussi et surtout des équipements de commutation et de transmission téléphonique et des équipements de radiocommunications, d’autres tels Olivetti Télémécanique, Wang et même Elbit dans le pavillon d’Israël, ont exposé principalement leurs ordinateurs orientés télécommunications ou leur gamme de terminaux.

Dans son exposé intitulé « les réflexions sur les besoins de télécommunications », prononcé dans le cadre du forum technique, Dieter von Sanden, membre du directoire de Siemens AG, a « ouvert une parenthèse » (sic) significative: « Informatique et télécommunications, en dépit de leurs imbrications, restent deux secteurs parfaitement indépendants », a-t-il déclaré.

Pourtant la visite de Télécom a souvent infirmé la réflexion de Dieter von Sanden. Sur le stand même de Siemens était exposé le cœur du réseau EDS, le système de commutation électronique de données, dont le premier centre est installé depuis cette année à Mannheim, basé sur la commutation des circuits et destiné à la fois aux réseaux publics de télégraphie et de téléinformatique. Ce même réseau était illustré de manière très didactique, dans un festival de lampes colorées, sur le stand voisin de la Bundespost allemande.

Dans le pavillon français, le clou du stand du secrétariat d’État aux P et T fut le terminal TIC TAC destiné à la téléinformatique grand public, commandes ménagères, renseignements divers, réservations de places, etc.

Ce ne sont que des exemples, mais ils illustrent de manière intéressante l’imbrication des deux techniques et la difficulté d’en tracer les frontières.

D’un côté, les constructeurs pénètrent de plus en plus avant dans la fabrication et la fourniture des réseaux de transmission de données, de l’autre, les PTT sont eux-mêmes tentés de se substituer aux constructeurs pour fournir des terminaux de téléinformatique.

La conclusion de Dieter von Sanden « une séparation nette des deux fonctions (informatique et télécommunications) augmente le nombre des combinaisons possibles et renforce la concurrence au bénéfice du client », sera-t-elle prise en considération sérieusement ou restera-t-elle un vœu pieux?

La prochaine exposition des Télécom, en 1979, date à laquelle une grande partie des projets de réseaux de transmission de données devrait déjà être opérationnelle, apportera sans doute des réponses à cette question.

Marielle Stamm

La Suisse à Télécom 75, octobre 1975


A travers les halles de Oerlikon - Les grandes tendances

8 septembre 1975

A travers les halles de Oerlikon - Les grandes tendances

01 Informatique No. 349

Presque tous les constructeurs d’informatique implantés en Suisse, et beaucoup de ceux qui n’y sont que représentés, participent à la Büfa. Peu d’absents, en effet parmi les grands, si ce n’est Siemens et CDC (mais chez ce dernier constructeur, c’est systématique). Mais s’ils sont presque tous présents avec leurs plus récents modèles, peu d’entre eux ont choisi la Büfa pour annoncer en première mondiale, de nouveaux produits d’importance. Le Sicob est trop proche.

Seul Olivetti montre pour la toute première fois, les derniers de la gamme Audit, l’A4 et l’A6. Il est vrai que ces nouveaux modèles n’offrent pas de grandes surprises par rapport à leurs aînés.

Audit 4 Olivetti
Audit 4 Olivetti

Plusieurs tendances se dégagent après un premier tour d’horizon du salon. L’informatique est rentrée à la Büfa par le biais de l’organisation de bureau et de la comptabilité. Les premières préoccupations sont d’abord la gestion au niveau des petites et moyennes entreprises.

Les bas de gamme en vedette

Alors on expose petit, le bas de la gamme chez les principaux constructeurs, le 61 et !e 62 chez Honeywell, le 2903 chez ICL, le 90/30 chez Univac et aussi le 8200 chez NCR, le modèle 110 chez Singer, le DecDataSystem chez Digital.

Et même encore plus petit, les ordinateurs de bureau fleurissent à tous les stands, IBM 32 en tête. Viennent en rangs serrés, Burroughs, Hermès, Kienzle, NCR, Nixdorf, Olivetti. Et d’autres encore, Compudata, Hasler, Logabax, Ruf Praetor.

Des outsiders, les calculateurs programmables, chez Hewlett Packard et MAI, proposent de résoudre différemment les mêmes problèmes.

La saisie partout

Bien souvent d’ailleurs, on adjoint à ces petites machines une nouvelle vocation. Elles servent alors de terminal de télétraitement ou à la saisie décentralisée. Pourtant, pour la saisie, les terminaux ne manquent pas, malgré l’absence de MDS et d’Inforex. Chaque stand ou presque exhibe un nouveau modèle. Ainsi Burroughs, Digital, Hewlett, Kienzle, Nixdorf, NCR et Olivetti.

Les secteurs préférentiels

A la Büfa, Suisse oblige, les banquiers sont gâtés. Burroughs, Philips, NCR leur proposent différents modèles de terminaux bancaires.

Autre secteur privilégié, la distribution avec différents systèmes POS, aussi bien chez Litton-Sweda que chez NCR et Singer. Nouveau venu sur ce marché IBM dévoile ses atouts.

Quant aux produits suisses, où se trouvent-ils? Chez Hermès, bien sûr, qui montre la nouvelle version de son ordinateur. Mais encore, chez Longines, dont les premiers périphériques, imprimante et lecteur de marque optique, sont présentés sur le stand de Datamat.

Hermès Data System 211
Hermès Data System 211

Ainsi, malgré la récession qui menace aussi en Suisse le secteur informatique, attend-on beaucoup de cette vingtième Büfa.

Marielle Stamm

Les distractions de la Büfa

Visiter la Büfa n’est pas une sinécure! En fin de journée, vos pieds sont meurtris par les stations debout, vos bras sciés par l’abondante documentation et votre tête est farcie de bits, de caractères seconde, de milliards d’octets et j’en passe.

Alors offrez-vous un quart d’heure de détente ! Sur le stand Univac, vous pouvez aller jouer aux échecs. Votre rival s’appelle Chaos, programme enregistré dans « une drôle de machine » au centre de calcul de Zürich.

Savez-vous que le 1er septembre à 19 heures, Chaos affrontera dans une partie qui risque d’être mémorable, le premier joueur d’échecs suisse, Werner Hug?

Vous pouvez aussi aller « vous faire tirer le portrait » chez Honeywell. Une caméra vidéo enregistre votre image qui est ensuite convertie en instructions d’impression par l’ordinateur. Par surimpression multiple des différents caractères, les dégradés surgissent pour rendre votre portrait, ma foi, très ressemblant.

Avez-vous pris la peine de vous inscrire au « management quiz » organisé par Kodak? Si c’est le cas, vous pouvez devenir l’un des heureux gagnants d’une superbe montre à quartz Longines.

Büfa, pour la vingtième fois, septembre 1975


Büfa, pour la vingtième fois

8 septembre 1975

Büfa, pour la vingtième fois

01 Informatique No. 349

La Büfa ouvre ses portes pour la vingtième fois, le 9 septembre. Pendant 5 jours, aura lieu la confrontation entre les exposants de matériel de bureau et d’informatique et les visiteurs, clients et prospects ou tout simplement badauds et curieux des derniers développements techniques dans ces domaines.

Inaugurée pour la première fois en 1931, la Büfa, qu’organise toutes les années impaires l’Association Suisse de l’Organisation de Bureau, se tient, depuis 1962, sur le terrain d’exposition de la Züspa, à Oerlikon.

Répartis dans 10 halles, 165 exposants se partagent une surface totale de 16’000m² et proposent 800 marques originaires de 16 pays différents. L’Allemagne se taille la part du lion avec 31,2% des exposants, dépassant la Suisse représentée par 22,7% des exposants seulement.

Plus d’un tiers des exposants touchent de près ou de loin l’informatique et se rassemblent sous les vocables « Datenverarbeitung » et « Rechnung und Buchung », traitement de l’information et calcul et comptabilité.

En 1973, à la dernière Büfa, 45’000 personnes ont visité l’exposition. Cette année, les organisateurs sont confiants. A la foire de Hanovre, en avril dernier, on a enregistré une baisse sensible du nombre des visiteurs suisses. N’est-ce pas là un indice que ceux-ci ont différé leur visite de quelques mois, au profit de leur exposition nationale?

Marielle Stamm

A travers les halles de Oerlikon – Les grandes tendances, septembre 1975


Plus de confusion possible

23 juin 1975

Plus de confusion possible

01 Informatique No. 340

Les définitions détaillées de cinq professions de l’informatique viennent d’être établies par le groupe de travail « Définition des fonctions » du Groupement Romand de l’informatique.

Le groupe a distingué cinq profils différents à la fois sous l’angle des tâches principales et de la formation et des qualités requises, analyste de conception, analyste d’application, programmeur d’application, ingénieur de système, programmeur de système.

L’élaboration de ces définitions qui constituent la première partie des travaux du groupe, permettra de mettre fin à la confusion des dénominations et d’effectuer des comparaisons interentreprises, de créer une base pour une éventuelle enquête sur les salaires, d’étudier les filières de formation conduisant à ces différentes professions.

Par ailleurs un Institut de l’École Polytechnique fédérale a été chargé de faire une étude sur ce même sujet, sur le plan national.