11 juillet 1977
Microclub, personal computing et adeptes des microprocesseurs
01 Informatique No. 444
Venu d’outre-atlantique où il est florissant, le « personal computing » fait aujourd’hui de nombreux adeptes en Europe. A Paris s’ouvrent, ce mois-ci, deux boutiques destinées aux « fans » de l’informatique amateur. Et en Suisse romande, Microclub, actif depuis plusieurs mois déjà, regroupe plus de 160 membres.
Créé à l’origine par un petit nombre d’amateurs, tous membres des Clubs d’électronique de Suisse romande et désireux de réaliser un système minimum à microprocesseur, il s’est appelé d’abord club Crocus, puis a été rebaptisé Microclub pour éviter toute confusion avec le système du même nom (voir rubrique « Nouveaux Produits »).
La vocation première de Microclub est de familiariser rapidement ses membres à la technique des microprocesseurs. Mais en élargissant son impact, le club s’est heurté à une difficulté. Les nouveaux membres (nombreux venaient de l’industrie) manquaient totalement de connaissances dans ce domaine. La première tâche a donc été d’organiser, à leur intention, des cours de recyclage, cours fondamentaux, conférences et présentations de matériels par les constructeurs.
Quant aux membres plus avancés, ils se réunissent en groupes de travail et se penchent sur des problèmes particuliers.
Mais encore faut-il disposer d’un outil souple et peu coûteux pour les résoudre. Or cet outil existe. Il a été développé par le professeur Jean-Daniel Nicoud, de l’École polytechnique de Lausanne, et se nomme Dauphin. (Voir rubrique « Nouveau Produits »).
Le professeur Nicoud est parti du principe que, pour parvenir à une bonne compréhension des microprocesseurs, il fallait pouvoir disposer d’un système opérationnel, mais d’un prix abordable, et pouvoir jouer avec. Dauphin est un système complet sur une carte, munie d’un microprocesseur Signetics 2650. Il est doté d’un clavier de contrôle de 10 touches et d’un affichage de 7 segments. L’originalité du système consiste en un panneau de test qui permet une simulation et un contrôle des signaux du bus. L’amateur peut, grâce aux interrupteurs et aux lampes, suivre les instructions en pas à pas des programmes et comprendre ainsi parfaitement le fonctionnement du système.
Outil didactique par excellence, Dauphin est utilisé par les étudiants du Laboratoire des calculatrices digitales de I’EPFL.
De nombreux membres de Microclub possèdent déjà leurs propres systèmes. Certains ont développé des interfaces à des fins ludiques. Elles vont de la commande de train électrique au contrôle des synthétiseurs de sons et lumières. Mais rien n’empêche de l’utiliser dans l’industrie, pour tester par exemple des parties de programmes avant de les transférer dans un système conçu selon une architecture similaire.
Si les « Dauphins » continuent à susciter un tel enthousiasme, gageons que Microclub organisera bientôt la plus grande fête nautique de Lausanne.
Marielle Stamm