8 janvier 1979
Comptabilité générale sur micro-ordinateur
01 Informatique No. 522
Une entrée discrète sur le marché de la gestion
Jusqu’à récemment utilisés uniquement par les amateurs et les bricoleurs, les micro-ordinateurs font sans bruit leur entrée sur le marché de la gestion. Développée discrètement dans un bureau d’informatique lausannois, une application de comptabilité générale, qui tourne sur micro-ordinateur Zilog, présente des caractéristiques comptables et techniques fort intéressantes.
Le choix de son auteur, Pierre Besson, informaticien et « hobbyiste » au départ, s’est porté sur Zilog à cause du langage PLZ (directement inspiré des principes de Pascal) que propose depuis peu le constructeur sur ses matériels, le système adopté est basé sur MCZ 1/20 muni de deux unités de disquettes (640 000 octets en tout) et connecté à un terminai Soroc et une imprimante Oki. L’adoption de PlZ comme langage de programmation permettra de transporter les programmes sur les futurs produits Zilog.
C’est sur cette configuration très simple, que Pierre Besson~ a développé son application entièrement conversationnelle et bilingue français-allemand. L’ordinateur présente un menu sur l’écran et l’utilisateur sélectionne une des options proposées. Certaines questions entraînent l’affichage d’un menu secondaire, d’autres permettent d’effectuer directement un travail. Toutes les informations demandées par l’ordinateur sont précédées d’un court texte explicatif. Certaines réponses peuvent être enregistrées par pression d’une seule touche, ce qui permet de composer très rapidement des données répétitives.
L’utilisateur a le choix d’un plan comptable quelconque et évolutif selon les principes de la classification décimale. Il enregistre ses écritures directement à l’écran. Cela entraîne le passage en compte automatique des contre-écritures et la mise à jour du bilan et des comptes. L’opérateur pourra effectuer en tout temps les consultations nécessaires sur une situation comptable acquise. Les résultats sont affichés sur l’écran et édités sur des rapports imprimés: journal, grand-livre, extraits de compte pour une période quelconque, bilans.
Des formulaires standards en différents formats sont utilisés, les titres et les entêtes étant imprimés par programme.
Enfin un système de clés mettent les informations hors de portée des indiscrets.
Deux techniques informatiques rarement utilisées en micro-informatique rendent cette application particulièrement performante. La gestion de la mémoire sur disquette selon un système d’allocation dynamique permet de stocker les informations sans place perdue: par exemple l’annulation a posteriori d’un compte sans écritures aura pour effet de libérer la place précédemment occupée par les informations générales de ce compte. Grâce à la technique de mémoire virtuelle, des fenêtres sur des portions de la disquette fréquemment utilisées sont conservées en mémoire centrale, ce qui entraîne des temps de réponse extrêmement courts, d’une fraction de seconde seulement.
Traitement de texte « bonus »
Un programme de traitement de texte, primitivement prévu pour documenter les logiciels, est livré en complément du programme de comptabilité. Il effectuera le partage des mots en fin de ligne, le cadrage du texte, une pagination automatique, une numérotation et mise en page des titres jusqu’à quatre niveaux hiérarchiques, ainsi que les tâches d’insertion, de correction. de suppression, etc.
On peut regretter néanmoins l’absence d’accentuation, gênante en français, et due à une limite de l’imprimante Oki.
Un système à 40’000 CHF
Plusieurs développements compléteront encore l’application actuelle. Signalons parmi ceux-ci le bilan hiérarchisé jusqu’à huit niveaux. Pierre Besson a en outre l’intention d’y adjoindre les autres traitements de l’entreprise, gestion des stocks, comptabilité des salaires, etc. Pour des raisons de financement évidentes, le système n’est pas proposé clés en main. L’utilisateur acquiert le logiciel auprès du bureau lausannois (coût 17’000 CHF) et le matériel chez le représentant de Zilog en Suisse, Stolz AG à Zurich. Le tout revient alors aux environs de 40’000 CHF. Une première installation est opérationnelle dans une fiduciaire lausannoise.
Marielle Stamm