1976

MICROCLUB

Les clubs d'électronique

De CROCUS à MICROCLUB

ELEclub 95-96 – Septembre-octobre 1979

En novembre 1975, une dizaine de personnes se réunirent autour de Jean-Daniel Nicoud, professeur à l’EPFL, pour développer un système microprocesseur pour amateurs.

Une judicieuse répartition du travail permis d’avancer assez rapidement. Grâce à l’aide de Motorola (don de 10 processeurs et mémoires associées) et de plusieurs des membres du groupe, une première version d’un appareil appelé CROCUS fut construite.

Le 12 juin 1976, ce groupe décida qu’il était temps d’élargir les activités à tous ceux qui s’intéressaient à ce domaine. Le club était né. Jacques Balestra fut nommé président et les activités débutèrent le 24 septembre de la même année sous le nom de club CROCUS.

Les activités gravitaient alors surtout autour du petit système à microprocesseur du même nom développé par les fondateurs du club et commercialisé plus tard par Epsilon Système (Epsitec).

Suite à l’AG du 17 décembre 1976, Il fut décidé de changer son nom pour éviter toute confusion avec le petit système qui était à l’origine de sa fondation. Le club CROCUS devient MICROCLUB et choisit la revue ELEclub comme organe officiel et dans laquelle seront publiées les activités du club. Pour marquer l’événement, ELEclub 68 avait été entièrement consacré aux microprocesseurs.

L’objectif principal que s’est fixé le club était de permettre à ses membres de se familiariser rapidement avec la nouvelle technique des microprocesseurs. La tâche n’était guère facile car, à cette époque, le microprocesseur n’en était encore qu’à ses balbutiements, surtout en Europe. A cet effet, le club s’efforçait de favoriser au maximum les échanges d’informations, de connaissances, de matériels et de programmes. Parallèlement, il organisait des cours, des conférences, des séances de travail et des présentations de matériel par les fabricants.

En 1977, le club prit de l’essor et ses activités s’étendirent. MICROCLUB pouvait se vanter d’avoir d’emblée suscité un vif intérêt, puisqu’il comptait plus de cent soixante membres. Durant la même année, les activités de MICROCLUB furent principalement axées sur des conférences et des présentations de matériel. Tous les 15 jours, le vendredi soir, l’audience de MICROCLUB grandissait encore lors des séances données dans les locaux de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. Le club correspondait réellement à un besoin. Vers la fin de l’année, des groupes de travail se formèrent autour de pôles d’intérêts communs. C’est également à cette époque qu’apparurent les séances donnant la possibilité aux membres de manipuler des systèmes à microprocesseur. Des amateurs et des professionnels purent ainsi découvrir ce nouvel inconnu qu’était le microprocesseur. C’était le début de la diversification des activités de MICROCLUB.

MICROMANIP – Lors des séances, les membres se répartissaient en petits groupes de deux ou trois autour du matériel d’une expérience. Cette expérience, sur un sujet donné, était présentée par un spécialiste. Ensuite, les groupes essayaient de la réaliser avec l’assistance du spécialiste. Ces manipulations, qui faisaient autant appel au software qu’au hardware, constituaient un moyen efficace de se familiariser avec un sujet donné. À titre d’exemple, voici quelques sujets déjà traités: interface facile, commande de moteur, etc.

MICROLAB – Il s’agissait en fait de séances libres où les membres pouvaient avoir accès aux ressources mises à disposition par l’EPFL. Certains membres, par exemple, reprenaient un MICROMANIP, d’autres se réunissaient pour traiter d’un problème commun. D’autres encore venaient poser des questions à des spécialistes ou consulter de la documentation. Des débutants pouvaient s’initier à un système microprocesseur avec l’aide d’un assistant ; les membres avancés pouvaient tester un schéma sur logidules ou profiter de programmer des EPROMs, etc.

CONFÉRENCE – Elles étaient de tout ordre et pouvaient avoir pour sujet tout ce qui touchait de près ou de loin le microprocesseur. Elles pouvaient être présentées soit par un professeur de l’EPFL qui traitait d’un sujet théorique, par exemple, soit par un fabricant qui traitait d’une application pratique du microprocesseur dans l’industrie, soit enfin par un représentant qui présentait son matériel.

MICROPROJET – (dès janvier 1981) Les MICROMANIPS ayant été jugées trop brèves pour apprendre à connaître à fond le problème, le comité lança une nouvelle formule qui offrait la possibilité d’étudier un sujet de manière plus approfondie et mieux encadré pour permettre aux débutants de se familiariser avec un problème pratique et des sujets plus complexes pour laisser plus d’imagination aux avancés, avec toute l’aide dont ils disposaient aux précédentes MICROMANIPS. Pour rompre un peu le rythme, il a été prévu d’intercaler entre ces séances MICROPROJET une visite instructive un samedi après-midi étant donné qu’il n’était pas possible de déplacer certaines installations dans les locaux de MICROCLUB. Si un projet était accepté par le comité, MICROCLUB s’efforçait d’aider le requérant, même au besoin de manière financière. En contrepartie, les MICROPROJETS réalisés faisaient l’objet de présentations lors de séances MICROCLUB.

Inscription à MICROCLUB

Pour faire partie de MICROCLUB, il fallait payer une cotisation

1976
50.- pour les membres adultes
30.- pour les membres juniors (écoliers, étudiants, apprentis)

1982
60.- pour les membres adultes
35.- pour les membres juniors (écoliers, étudiants, apprentis)

Séances – Vendredi soir dès 19h à l’EPFL – Département électricité
Bellerive 16, 1007 Lausanne

Comité du club

Présidents de MICROCLUB
Jacques Balestra, (12 juin 1976 à décembre 1977)
Alain Capt (décembre 1977 à décembre 1979)
Jacques Virchaud (dès janvier 1980)

Vice-président
Jean-Daniel Nicoud

Le club comptait 160 membres en 1977 passant à 250 membres en 1980 sous la présidence d’Alain Capt.

L’impact de MICROCLUB sur ELEclub

ELEclub 68 – Janvier 1977

C’était un pas de plus pour ELEclub, qui décida de revoir sa structure, subdivisée avec les catégories suivantes:

VIE DES CLUBS – cette partie de la revue était consacrée à la vie des clubs d’électronique et de MICROCLUB et fournissait l’agenda des séances et conférences, les communications internes et les résultats des concours.

SCHÉMATHÈQUE – la rubrique schémathèque présentait de nombreux schémas inédits et variés traitant de tous les domaines de l’électronique. Ces schémas étaient expliqués en détail dans un langage clair et accessible à chacun.

ELEKITS – c’était en fait une schémathèque pratique. En plus du schéma, nous fournissions un plan de circuit imprimé, un plan d’implantation des composants et une liste complète des composants à utiliser avec le moyen de les identifier. Les composants et circuits imprimés nécessaires à la réalisation de ces montages étaient disponibles en « kit », c’est-à-dire réunis en un sachet préemballé.

ARTICLE PRATIQUE – cette rubrique présentait de manière pratique, avec exemples et schémas d’application, un sujet théorique quelconque.

ARTICLE THÉORIQUE – cette rubrique consacrait ses pages à la présentation d’un sujet d’électronique théorique, donné sous forme d’article de base ou de cours fondamental.

MICROPROCESSEUR – cette rubrique regroupait les schémas et articles principalement axés sur les microprocesseurs. Les membres de MICROCLUB trouvaient dans ces pages des documents qui leur étaient très précieux.

NOUVEAUTÉS – vous y trouviez une description des nouveaux produits apparaissant sur le marché, dignes de retenir votre attention.

ARTICLE SCIENTIFIQUE – cette rubrique traitait de tous les domaines d’application de l’électronique aux branches scientifiques, telles que la médecine, l’astronomie, etc.

ELECLUB – cette rubrique était consacrée au courrier des lecteurs, aux petites annonces, aux concours et aux autres communications internes de la revue.

Groupe de travaux pratiques durant les séances MICROCLUB

La mise sur pied des séances MICROCLUB, au cours desquelles chacun pouvait utiliser un système microprocesseur, n’était pas simple étant donné le grand nombre de personnes intéressées par ces séances. Le matériel était mis à disposition par des membres et par l’EPFL, mais il fallait encore des « assistants » pour expliquer les innombrables détails permettant d’arriver à une bonne compréhension et utilisation d’un système.

Lors de la dernière assemblée générale extraordinaire, une dizaine de personnes se sont proposées comme « meneurs » et il semblait possible de trouver une dizaine de systèmes microprocesseurs pour former autant de groupes. Des questionnaires ont été distribués aux participants à la séance du 4 février pour tenter de former des groupes homogènes qui se réuniraient trois ou quatre fois d’ici aux vacances d’été, éventuellement plus souvent de façon officieuse.

Toutes les personnes intéressées à devenir « meneur », ayant quelque peu d’expérience et/ou disposant d’un système facilement transportable, étaient priées de venir le 28 janvier à 19h00 à l’EPFL pour la séance de définition des objectifs et d’organisation des groupes. Le 4 février, pendant la conférence, les meneurs qui n’avaient pas de système personnel pouvaient continuer leur formation sur les systèmes de l’EPFL.

Le 18 février, les groupes complets se sont brièvement réunis de 18h30 à 19h, avant la conférence, pour prendre contact et recevoir une documentation spécifique sur le système utilisé dans leur groupe. La première séance de travail n’a eu lieu que le 4 mars, mais cette séance et les suivantes ont certainement rattrapé en efficacité le temps « perdu ».