Une histoire de l'informatique en Suisse

  Presse informatique

Chapitre 1 - Années 1974 et 1975

1974 : les mots informatique et ordinateur sont absents et ignorés de la presse quotidienne. Le journaliste en informatique (à fortiori si elle appartient au sexe dit faible) est un animal inconnu, voire bizarre, en territoire suisse romand. A l'heure où le futur concepteur de smaky.ch et propriétaire de la Collection Yves Bolognini fait ses premières dents (de lait), Marielle Stamm écrit ses premières chroniques.

Elle fait aussi ses premières dents sur un sujet ardu : les microprocesseurs, des petits engins prometteurs auxquels s'initient les ingénieurs de l'EPFL. Un produit basé sur une de ces petites merveilles fait l'objet de quelques lignes laconiques, la semaine suivante. C'est une fabrique de machines d'emballage lausannoise qui le fabrique. Il servira à enregistrer des données sur cassettes... Prémices d'un futur traitement de texte.

Dans la foulée, deux autres sociétés suisses se lancent dans l'aventure informatique, un horloger et un fabricant d'automates musicaux. Pourtant l'heure est encore aux grands ordinateurs et aux applications développées à coups de millions de francs (suisses). A l'hôpital comme pour l'armée.

On recense en Suisse 2148 de ces calculateurs mammouths dont la moitié aux couleurs bleu azur de l'incontournable IBM. Tels sont les chiffres de l'année 1974 fournis par l'enquête de l'Université de Fribourg. Les utilisateurs se regroupent autour de leurs constructeurs au sein d'une association, le Groupement Romand de l'Informatique ou GRI.

Les préoccupations de l'heure vont à la formation des informaticiens. La Suisse est en retard dans ce domaine, la pénurie en personnel spécialisé sera longue et les contours de la profession sont encore flous.