Une histoire de l'informatique en Suisse

  Ordinateurs au LAMI-EPFL

Chapitre 6 - Le Scrib de Bobst Graphic 1976-1979

Le Scrib

En 1976, dans un avion Swissair en route pour Boston, JDN a rencontré M. Bongard, directeur technique chez Bobst Graphic, une entreprise située près de Lausanne. M. Bongard allait à San Fransisco pour négocier l'achat de stations de traitement de texte et JDN retournait chez Digital Equipment pour livrer un Smaky 4. Nous avons alors décidé de travailler ensemble et développer un système de traitement de texte portable pour journalistes. Un ensemble de cartes Mubus a été développé pour cette application (processeur, mémoire, écran, clavier). L'écran affichait des caractères gras, soulignés, en double largeur. Un lecteur de microcassette (stockant 8000 caractères) et une imprimante miniature sur papier électrosensible ont été développés. Le Scrib était très compact pour l'époque avec son écran 7 pouces sous un clavier ergonomique (touches de 25 mm de haut). Un miroir concave réfléchissait l'image de l'écran en l'élargissant un peu. A l'exposition Wescon de 1978 à San Francisco, le Scrib obtint le "design award".

Prototype du Scrib
Prototype du Scrib
Vue de côté
Vue de côté
Imprimante
Imprimante

Le Scrib avait une belle documentation ..
Le Scrib avait une belle documentation ..
.. et une construction compacte à la Suisse
.. et une construction compacte à la Suisse

Bobst Graphic développa un coupleur acoustique permettant de transmettre via un combiné téléphonique à 300 bits/s, fabriqua une valise en cuir élégante pour transporter le Scrib de 16 kg et proposa un éditeur de texte et un système de transfert de fichiers facile à utiliser. Mille unités ont été construites, mais les journalistes et salles de rédaction ont été lents à changer une méthode de travail plus efficace. Bobst Graphic disparut, et une petite société française racheta les stocks et vendit tous ces Scribs à des utilisateurs qui les ont parfois utilisés plus de dix ans.

Pour simplifier a la fois la mécanique et l'électronique du lecteur de cassettes, la partie lecteur était séparée de la partie écriture et de la partie rembobinage. Deux moteurs étaient utilisés, sans asservissement de vitesse. Le codage se faisait par durée d'impulsions. L'affichage des durées sur l'écran d'un Smaky montrait que les durées d'impulsions étaient suffisament bien séparées malgré les variations de vitesse du moteur.

Test du lecteur de minicassette sur un Smaky 4
Test du lecteur de minicassette sur un Smaky 4
Histogramme des durées d'impulsions
Histogramme des durées d'impulsions